I'm Yoshida Aiko; Feat : Horikita Maki
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Me, myself and I : 23 ans
| Sujet: Aiko ~ Color my life with the chaos of trouble. Lun 17 Fév - 1:22 | |
| Yoshida Aiko; Poste vacant. Non; Feat. Horikita Maki; My name is my credit card. Age. 23 ans Origines. Japonaise Sexualité. Bisexuel Groupe Sanguin. AB Groupe. Artificial Dreamer
| I’m too sexy for my shirt. Si j’écoutais ma mère, je vous dirais que je ne ressemble pas à grand-chose. Je suis “débraillée” et j’utilise ses propres mots. Mes yeux s’arrêtent sur le miroir qui me fait face. J’affiche une moue boudeuse avant de tirer la langue à mon reflet. N’importe quoi, je suis parfaite voyons ! C’est juste que je ne corresponds pas au critère qui semblent aller à mon rang.
Ma mère aurait voulu que je sois une jeune fille sage, une poupée de porcelaine, lisse et sans attrait, qui sourit gentiment et qui acquiesce docilement quand on lui pose une question. Elle aurait aimé que je porte de jolie robe, de belles chaussures, et que mes cheveux longs soit si soyeux qu’ils fassent frémir d’envie les autres filles. Et soyons honnête j’avais le physique voulu pour atteindre son objectif mais que voulez-vous je déteste entrer dans des cases.
J’ai effectivement un visage de poupée, légèrement rond, avec une bouche gourmande, un petit nez rond planté au milieu et des yeux plutôt grand (pour une asiatique cela s’entend). De taille assez petite je sais bien que si je n’étais pas moi, avec mon sale caractère et tout ce qui va avec, on me dirait fragile. Après tout c’est vrai je suis frêle et je ne dépasse pas les 1m60 mais il ne faut pas se fier à si peu de chose. Je me suis d’ailleurs fait un devoir de remettre la nature en place sur ce point. A grand coup de ciseaux pour commencer. A seize ans j’ai dit adieu à mes belles boucles brunes, au grand damne de ma génitrice, je me rappelle parfaitement mes cheveux jonchant le parquet et ma drôle de tête dans la glace, c’est vrai que sur le coup je ne ressemblais pas à grand-chose, on aurait dit un petit oiseau ébouriffé, ça n’a pas vraiment changé depuis. Une coiffeuse a, certes, rattrapé mon travail mais j’ai toujours une coupe courte qui encadre mon visage et qui parfois me fait ressembler à un garçon.
Mes robes de petite fille modèle ont très vite suivit le même chemin, finit le blanc immaculé et les dentelle, bonjours les jupes trop courtes, les blousons de cuir et les vestons d’homme. En vérité on ne peut pas dire que j’ai un style vestimentaire clairement définit, il varie selon les occasions mais ne nous voilons pas la face, la plus part du temps il est basé sur la provocation. Ne rien porter que mes parents puisse trouver décent, c’est un mot d’ordre. Plusieurs option s’offre à moi, dans la vie de tous les jours j’oscille entre un look qu’on pourrait qualifier de punk et un autre entre féminin et masculin (vous savez bien cette mode qui consiste à transformer des vêtements d’homme pour rendre les femmes infiniment classe et sexy ?!). Quand le devoir m’appelle je consens à faire quelque concession, j’enfile des robes de soirée au décolleté provocateur et je mets des talons vertigineux. Ça fait frémir ma mère mais elle peut dire ce qu’elle veut ça plait parfaitement en investisseur.
Oui si je n’étais pas une sale gamin je serais surement une femme magnifique et élégante… Mais je ne veux pas être magnifique et élégante. Je veux être provocatrice et respectée. Ma mère dis que j’entre tout juste dans l’âge adulte que j’ai encore le temps de me raisonné, il parait que tout le monde passe par une phase de rébellion un jour ou l’autre mais qu’on finit tous par en sortir. Je ne sais pas. Peut-être qu’elle a raison après tout mon visage porte encore quelque marque de l’enfance, je le sais bien. Quand je souris ou ris, on me dit souvent que j’ai l’air d’une petite fille innocente, que mon visage se métamorphose et qu’on arrive presque à m’imaginer en jeune fille douce et gentille. Les gens ont peut-être raison derrière mes yeux noir et mon air de défi, se cache peut-être la petite fille fragile que je ne suis pas, l’enfant aimable et doux qui s’est fait bouffé par la vie sans même que je m’en rende compte. Qui sait…. |
You’re in my head, get outta my head. –Ashlee Simpson Rêver pour vous, c'est ? un mensonge qui permet de rester debout, une création qui rend le monde moins laid et qui, que je le veuille ou non, construit ma vie. Un rêve qui vous a marqué. Savez-vous à quelle vitesse tombe un corps en chute libre? Elle est en réalité en constante augmentation, de 10m/s à chaque seconde qui passe. Ce qui signifie que si un corps tombe du haut d’un immeuble de 30 étage, il ne mettra en réalité que quelque seconde pour toucher le sol. C’est étrange comme dans mon rêve cette chute semble infiniment plus longue. Je revois encore et encore son visage surpris puis tristesse. Je revois encore son corps qui bascule dans le vide, je revois encore sa silhouette diminuer jusqu’à se perdre dans la profondeur de la nuit. Cette chute n’a pas de fin, pas d’impact mais ça ne change rien. Lorsqu’en homme se jette du haut d’un immeuble ce n’est pas l’impact qui le tue mais la chute elle-même. Vous m’avez demandé quel était mon rêve ? Je vous donne un cauchemar, mais après tous les scientifiques ne font pas la différence entre les deux. Qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quel état j’erre ?… Pour être franche j’en ai pas la moindre foutu idée ! Qui suis-je ? Une sacrée malade. Où vais-je ? Surement droit dans le mur. Dans quel état j’erre ? Un état lamentable. C’est comme si j’avais des bleus partout, des bleus à l’âme comme on dit, et ça, ça n’aide pas à être quelqu’un de tout à fait normale, de tout à fait stable. On pourrait même dire que je suis toute branlante de partout sur le plan émotionnel, y a rien qui va dans le bon sens et je sais pas vraiment sur quel pied danser. Y en a qui appelle ça « lunatique ». S’ils veulent, après tout c’est un joli mot pour dire que j’ai un caractère de merde. Je suis une vrai chieuse, une fille pas fréquentable qui va vont prendre dans ses bras et vous en coller une la minute d’après. Faut pas m’en vouloir c’est comme ça que je suis faite, comme ça que la vie m’a fait devenir. Agressive. Avec des crocs et des griffes sortis en permanence. Je suis une vraie saleté qui ne fait pas qu’aboyer, je mors aussi. Système d’auto-défense y parait. P’t-être bien… Je dirais plus que je fais pas confiance à n’importe qui et que j’aime dire ce que je pense, du coup je suis cynique et désabusé, je suis pas vraiment du genre gentille parce que les gens passent leur temps à dire des conneries plus grosses qu’eux, faut bien que quelqu’un les remette à leur place non ? Enfin je vous dis tout ça alors vous allez vous imaginer que je suis une fille détestable. C’est pas vrai. Y a plein de gens qui m’aime bien, c’est pas forcément réciproque mais bon… Parce qu’à part mes multiples défauts je suis une fille en apparence joyeuse, j’aime faire la fête. Et plus encore j’aime faire ce qui me passe par la tête, j’ai pas de limite. Alors parfois je fais des bêtises énormes, tellement énormes que ça peut même faire peur. Je me bourre la gueule jusqu’à plus me rappeler qui je suis, je coure dans la rue, sous la neige, en sous-vêtements, je vais jouer dans les fontaines et dormir sous les ponts. Oui je fais tout ça, et ça me fait bien marrer, c’est une manière comme une autre de se sentir vivante. J’ai souvent l’aire revêche et en colère mais il m’arrive aussi de sourire et de rire, je veux dire de rire franchement et pas juste pour me moquer de vous. Je peux même être adorable mais ça ne dure jamais très longtemps parce qu’en vrai j’ai peur de vous. Peur de ce que vous pourriez me faire si je vous laisse avoir une emprise sur ma vie. J’ai peur d’être blesser encore et de ne pas me relever. Alors je préfère mettre des barrières entre moi et les autres, je ne veux pas vous laisser approcher, je ne veux pas vous aimer. Des fois je ne mets pas de barrière assez haute alors les gens arrivent à s’infiltrer dans mon cœur. Mais plutôt que de leur dire que je les aime je leur en fais voir de toute les couleurs, j’essaye de leur faire mal pour qu’il s’en aille, pour qu’il me fuit. Je suis une garce pour être sûr de savoir pourquoi les gens ne m’aime pas, c’est toujours mieux d’être détester avec raison que sans. Ça permet de garder la tête haute et de crier haut et fort « je vous emmerde » sans que personne ne mette votre parole en doute même si c’est loin d’être la vérité. Oui je suis une fille compliqué mais que voulez-vous personne n’a dit que la vie était simple. I won’t get stuck in the past –Ashley Tisdale Nous sommes ce que l’on fait de nous. Un peu comme de la pâte à modeler. A la base j’aurais pu être n’importe quoi, même une jeune fille sage, propre sur elle et bienpensante, une personne qui ne fait pas de vague et qui marche dans les clous. Mais la vie en a décidé autrement, elle a fait de moi cet être à vif qui regarde son âme écorchée avec condescendance et mépris. Je ne m’en plains pas, je constate. Bien sûr j’aurais préféré que les choses ne se passent pas de cette manière mais après tout je n’aurais pas non plus aimé être une de ces filles fades et sans intérêt, alors bon an mal an on fait avec. Je suis née à Tokyo, dans l’ancien Japon. Je suis née dans un château de princesse. Je suis née dans une cage en or. Mes parents sont ce qu’on peut appeler des gens importants, tout dépend bien sûr de ce que vous jugez important mais dans le jargon des gens bien pansant et fortuné c’est ainsi qu’on les nomme. Dirigeant d’une des plus grandes banques du pays, ils avaient le prestige de la réussite et l’argent qui va avec. Leur salaire mensuel aurait suffi à nourrir un pays du tiers monde. Je suppose que vous connaissez tous l’expression le temps, c’est de l’argent ? Personne l’a jamais mieux comprise que mes géniteur, alors vous pensez bien élever un enfant n’était vraiment pas dans leur priorité. Ou plutôt non, ce n’est pas tout à fait exact, ils m’ont élevée. Je devrais dire s’occuper d’un enfant n’était pas dans leur priorité. J’ai été confié à la charge de divers nurses, précepteurs, gouvernantes, et autre petit personnel. Ils avaient le devoir de faire de moi une jeune fille de la bonne société. Savoir vivre, bonne manière, comment se comporter en société, étiquette mais aussi langue étrangère, économie, commerce, finance, gestion, on m’a tout appris. Et malgré toute mes frasque, malgré toute mon insolence et ma fausse rébellion j’ai tout retenu, en théorie je sais tout ce qu’il faut savoir pour se faire une place dans la bonne société. Je n’en ai juste pas vraiment l’envi. Je ne sais pas à quel moment exactement je suis devenue une « sale gosse », ça c’est fait sournoisement, sans que personne ne s’en rend compte, en tout cas pas avant qu’il ne soit trop tard. Je me rappelle juste que la première fois que mon père m’a corrigée c’était pour mes 12 ans, j’étais parti jouer dehors et n’étais rentré qu’à la nuit tomber, de plus j’avais fait tout ça avec des va-nu-pieds comme il aimait les appeler. Je les avais croisés lors de mon escapade et j’avais passé la journée avec eux. Déjà à l’époque je les avais trouvés bien plus intéressant que tous les gus qui partageaient mon école pour gosse de riche. A partit de ce moment-là je me mis à enchainer les bêtises, à répondre à mes parents, à devenir insolente. Je suppose que je n’avais rien d’originale, ça n’a jamais été mon but, je voulais juste qu’on me remarque, qu’on s’occupe de moi, qu’on me prenne en compte comme tous les enfants je suppose. Ça n’a pas vraiment marché je dois dire, la rébellion n’est pas vraiment acceptée dans ma famille. J’étais (je le suis toujours d’ailleurs) leur fille unique, je devais respecter les règles car c’est moi qui hériterais de leur empire. Mais allé dire ça à une fillette de 12 ans, je vous assure qu’elle s’en balance de façon magistrale. C’est ainsi que commença une lutte incessante au sein de la famille, j’avais pour but de faire le contraire de ce qu’on demandait de moi et mes parents se faisaient un devoir de me remettre dans le droit chemin. De plus avec l’âge je devais faire face à de nouvelle obligation en tant que digne héritière, cocktail, soirée de bien faisances, je me devais d’être présente, aimable et de faire bonne impression. Je refusais toujours puis finissais par céder face à la pression. Après tout ils avaient un argument de choc, c’est eux qui tenaient les cordons de la bourse et aussi rebelle que je pouvais penser être j’étais dépendante de leur argent ? Habitué au luxe depuis toujours il n’est pas facile de s’en défaire. Quand le Cap fut créé je venais tout juste d’avoir 15 ans. Mes parents m’emmenèrent avec eux, m’arrachant à tout ce que j’avais toujours connu et nous nous installèrent à Touljin, là où se trouvait le nouveau pouvoir. Avec les bouleversements que connaissait le continent asiatique à cette période-là on ne peut pas dire que mes parents est perdu au change, on peut même affirmer qu’ils y ont gagné. La disparition progressive des rêves c’était une aubaine en or pour eux. Ils se sont reconvertis dans un temps record. Ils avaient assez d’argent pour financer les recherches et ils furent bientôt une des forces principales sur le marché des petites pilules miracle. Ils tenaient à creux de leur main le bonheur des gens et ils en étaient ravie, le bonheur s’achète cher. C’est là-bas que j’ai rencontré Hiro. C’était une bouffé d’air frais dans ma cage en or. Du même monde que moi il me comprenait et surtout il était acceptable pour ma famille, pas besoin de se battre pour lui. Il était plein de vie, plein de joie, il passait son temps à se moquer de moi et de mes grands airs et pas un instant il n’eut peur de ma fausse méchanceté. Sans vraiment qu’on s’en rende compte nous devinrent vite inséparable. Nous passions notre vie ensemble à faire des projets et à rêver de l’avenir. Nous étions amoureux bien sûr. Amoureux comme on aurait jamais pu l’imaginer. C’était censé être pour la vie. Malgré nos désaccords, mon mauvais caractère et tout le reste, je crois qu’on peut dire que la vie était belle. Et puis, parce qu’il y a forcément un et puis, les choses ont pris fin. Brutalement. Sans que je n’y sois le moins du monde préparé. Hiro est tombé. Je ne vois pas comment dire les choses autrement. Il est tombé c’est tout. C’était une nuit comme les autres, on avait 20 ans, on était beau, on était libre (ou du moins on croyait l’être) rien ne pouvait nous arrêter. Sauf la gravité évidemment. Des bouteilles vide à nos côté nous nous trouvions tout en haut d’un immeuble. On était venu regarde les étoiles comme deux grands enfants. Je suppose qu’on était ivre, un peu, pas beaucoup, rien d’important. Hiro est monté sur le bord du toit, il voulait faire son intéressant, mon montrer qu’il n’avait peur de rien. Je lui ai dit d’arrêter en rigolant, qu’il ne m’impressionnait pas du tout, que tout le monde pouvait le faire. Il m’a regardé avec un sourire et il m’a demandé si, s’il s’envolait comme un oiseau, je serais impressionnée. Même pas cap. Je lui ai répondu même pas cap. Il m’a tiré la langue et s’est retourné. Il voulait juste faire le malin. Il voulait juste me faire rire. Il est tombé. Je me rappelle sa tête surprise quand il a compris que son corps n’était pas en équilibre stable. Je me rappelle se sourire d’infini tristesse que je l’ai vu esquisser quand il a compris qu’il allait s’écraser 30 étages plus bas. Je me rappelle avoir crié, mettre précipité en avant comme pour le retenir. Je me rappelle son corps qui tombe. Je me rappelle son corps qui n’arrête pas de tomber. Je me rappelle la douleur dans mon ventre, je me rappelle la tache rouge sur le sol, je me rappelle la colère, je me rappelle la culpabilité. Je me rappelle comme une lame chauffée à blanc sur ma peau, chaque détaille de la fin de mon innocence. C’était il y a trois ans. Rien n’a changé, je n’ai pas oublié et toutes les nuits en rêve je revois la scène et je me réveille en sursaut, le corps trempé de sueur et le cœur qui bat la chamade. Je rêve encore et j’aimerais plus que tout au monde être comme l’un de ses nouveaux êtres dont les nuits ne sont que du noir. Le néant c’est forcément mieux que ça. Mais la vie ne semble pas vouloir m’accorder se souhait. Alors comme ces gens sans rêve, je prends des pilules à ne pas savoir qu’en faire. J’ai l’argent qu’il faut, je peux en prendre de toute sorte. Et comme sa ma vie me semble moins glaciale. Et comme ça je peux me tenir debout et faire comme si tout allait bien, comme si j’avais oublié. Je n’ai rien oublié. Je suis un être étrange partagé entre des mondes qui me dépasse. Je peux rêver mais j’ai perdu mes rêves. J’ai besoin de pilule pour continuer à être. Je fais partie des consommateurs mais je suis également l’héritière de l’empire du rêve. Je suis la vendeuse et l’acheteuse. Je suis tout à la fois. Le rêve est ma vie que je le veuille ou non, il est dans chaque petite casse de ce que je suis. Et cela me fait peur et cela me mets en rage mais je n’y peux rien. Ma vie est un champ de bataille ou le rêve et le cauchemar se livre un combat à mort. Sealed with lies through so many tears –Evanescence Code. validé !Comment avec vous connu le forum ?j'étais inscrite avant le hiatus mais je ne sais plus comment je l'avais trouvé ^^ Salut ! Moi c’est Marmotte (et oui c’est essentiellement à cause de mon aptitude à dormir) Je sais pas trop quoi dire, donc je me contenterais de dire que j’espère que le forum va reprendre comme sur des roulettes parce que j’espère vraiment pouvoir jouer mon personnage avec vous cette fois. Pour ce qui est de ma fréquence de connexion, c’est un peu aléatoire avec les cours et le stage qui arrive mais j’essayerais de faire au mieux ! - Spoiler:
Faire l’amour. De toutes les expressions je crois que c’est celle que j’ai toujours eut le plus de mal à comprendre. Je sais, « il n’y a pas d’amour, que des preuve d’amour ». Je connais la chanson. Seulement je ne vois pas en quoi avoir des rapports sexuels avec quelqu’un peut être l’une de ces preuves. L’amour ne se construit pas, l’amour se ressent. C’est un truc qui vous prend au creux du ventre, pas une maison qu’on bâtit brique par brique. Ceux qui pensent le contraire ne possède qu’un amour fictif. Je suppose que les jeunes filles en fleur ont quelque chose à voir avec tout ça. De bien jolis mots mis sur une chose qui aurait pu les effrayer. Quelque lettre pour leur cacher le côté bestial de l’affaire. Mettre des sentiments là où il n’y a dans le fond que de la chaire. L’expression doit venir de loin. Notre époque moderne n’a plus besoin de dentelle. Les jeunes filles en fleur se font rare de nos jours et on a trouvé bien d’autres mots pour remplacer cela. Des mots bien plus proche de la réalité. Je parle en connaisseuse. Ça fait quelque année maintenant que je ne « fais » plus l’amour. Non, maintenant je suis devenue réaliste. Une grande fille. Je me contente de me faire « tringler » de tous les côtés. Je « m’envois en l’air », me fait « culbuter », « fais courir l’unijambiste ». Tant de façon de dire la chose. Ne soyez pas choqué. Il faut bien nommer un chat, un chat. Au final, je trouve ces termes moins dégradants. Je me contente d’assouvir un besoin naturel. L’amour n’a rien à voir dans tout ça. Les sentiments ne sont pas nécessaires, sinon les égoïstes devraient se contenter de leur main droite et personne ne leur en demande autant. Arrêtons de nous voiler la face : nous sommes des animaux. Rien de mal à ça, il suffit de l’accepter. Et de ce dire que nous y trouvons tous notre compte. Moi, je sais pourquoi je le fais. Pour que l’espace d’un instant au moins je me sente vraiment vivante. Ressentir quelque chose même si ce n’est qu’une illusion. Certain prennent de la drogue, moi je couche avec des inconnus, chacun son truc. Le sexe est ma drogue personnelle. J’en ai essayé d’autre, mais aucune ne m’a jamais satisfaite. Je ne serais pas vraiment dire pourquoi. Je crois que le coït est pour moi ce qui se rapproche le plus des rapports humains. Pendant un moment, infime moment, j’ai l’impression de faire partie du monde. Quand je tiens entre mes cuisses le corps d’un autre, quand je sens sur ma peau des doigts qui me frôlent, quand tout mon être frissonne et se tend dans un désir sans fin, oui à ce moment là je me souviens que je suis vivante. Les morts ne ressentent pas le désir. Et puis tout ça disparait. Quelque soit le talent de mes amants, tout ça ne dure jamais. Et il ne me reste alors plus qu’un grand vide. Comme si le plaisir que j’ai brièvement ressentie avait emmené avec lui tout le reste. Et de nouveau je perds peu à peu ma place dans ce monde.
Aujourd’hui est comme tous les autres jours. Je sui là, étendu dans des draps défaits, mes yeux fixent le plafond dans l’attend de quelque chose que ne viendra pas. Qui ne vient jamais. Et que pourtant j’attends toujours. Ne me demandez pas ce que c’est. Ça fait longtemps que j’ai arrêté de mettre des mots sur les erreurs de mon cerveau. Dans la pièce d’à côté j’entends l’eau couler. Rituel bien enregistré de nos ébats passagers. Faire glisser sur notre corps des perles de pluie qui viendront nous laver de nos erreurs. Faire disparaitre l’instant, l’égarement, le ridicule de notre déraison. Nous savons tous les deux que nos corps à corps ne sont que des contrefaçons, qu’ils n’ont pas de réalité, pas d’avenir. Qu’au fond il y a peut-être quelque chose de sale dans tout ça. Et pourtant nous savons aussi pertinemment que nous continuerons à nous voir pour fusionner nos corps qui ne sont pas faire pour être ensemble. Parce qu’entre lui et moi, tout n’est qu’une question d’habitude. C’est un manège que nous répétons encore et encore. Un certain temps que ça dur maintenant. Ezra n’est plus juste un amant de passage. Il est autre chose. Je ne sais juste pas très bien quoi. Ne vous méprenez pas, je ne parle toujours pas d’amour. Je dis juste que nos rencontres entre les draps cache quelque chose de différent. Après tout maintenant je connais son nom. Et je ne fuie plus dès que nos corps se séparent. Je suppose qu’il doit y avoir une raison. Je m’extirpe finalement du lit et passe distraitement mon pull. J’ai une chanson qui me vient à l’esprit, l’histoire d’une fille nue sous son pull mais dans la chanson c’est la rue qu’est maboule pas la fille. Je pourrais la chanter mais ça fait des années que j’ai arrêté de chanter. Alors je ne dis rien et je laisse l’air résonner pour le seul plaisir de mes neurones. J’attrape machinalement une cigarette dans le paquet qui traine sur le sol et la porte à mes lèvres, me dirigeant vers la fenêtre pour l’allumer. C’est ce qu’on appelle faire preuve d’un peu de civilité. Je n’enfume que mon propre appartement, chez les autres même moi je sais me montrer polie. Un portable sonne au milieu des affaires éparses. Ce n’est pas le mien. « Lily » s’affiche sur l’écran quand mon regard le survole. Je suis tentée de répondre. Peut-être que pour une fois je ferais une bonne action. Je pourrais lui expliquer le ridicule de leur situation à cette fille que je ne connais pas. Je me contente pourtant de m’assoir sur le bord de la fenêtre et de regarder le paysage de la ville qui s’étend devant moi. Je ne sais déjà pas régler mes propres problèmes. Qui suis-je pour penser pouvoir régler ce des autres ? La sonnerie finie par s’arrêter et je ne peux pas m’empêcher de trouver ça triste. J’aurais voulu qu’Ezra sorte de la salle de bain, décroche ce foutu téléphone et parle à cette femme qu’il a dans la peau. Cette femme qui devrait être là à ma place. Dans le fond, j’ai peut-être moi aussi un côté romantique. J’aimerais que certaines histoires se finissent bien. Mais j’en demande trop bien sûr.
Ezra fini bien par arriver mais Lily est de nouveau inaccessible. Je tourne vers lui un regard un peu vide, ma cigarette toujours coincée entre mes doigts. Et je commence à jouer. Parce que tout n’est que jeu. « Y a Lily qui t’a appelé. » Il pose sur moi un regard interrogateur, se demandant sûrement pourquoi je le lui signale. D’habitude c’est vrai, je ne suis pas vraiment une fouine. Mais là j’ai envie de le faire réagir. Bizarrement j’aimerais vraiment aider Ezra à conquérir sa dulcinée. Sauf que tout ce que je connais moi, c’est la provocation. Alors je provoque, encore et encore. Peut-être qu’un jour ça marchera. « Je lui ai dit qu’on venait de se marier à Las Vegas, que j’attendais un enfant de toi et qu’on partait vivre dans le Nevada. » Je lui offre un beau sourire avant de porter de nouveau mon regard vers la vitre. « J’espère que j’ai bien fait. Ça devrait être suffisant pour la faire fuir non ? » La faire fuir. La dernier chose qu’Ezra veut. Même si parfois il prétend peut-être le contraire. J’aimerais parfois le secouer pour qu’il réalise enfin et qu’il court vers elle lui dire tout son amour. Ally a dû avoir raison de moi dans ma jeunesse quand elle me gavait de film à l’eau de rose.
Dernière édition par Yoshida Aiko le Lun 17 Fév - 2:03, édité 4 fois |
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