Mika est simple. Elle sourit tout le temps. Peu importe le jour, le temps ou son humeur. Elle sourit. Elle adore la vie, elle adore la joie et la sérénité. Elle a toujours été comme ça. Mais je sais que ce n'est pas aussi facile qu'elle ne veut le faire croire. Toujours joyeuse et toujours active elle occupe ses journées au mieux pour ne pas perdre une minute : elle vit à fond.
Je suis fier de voir que malgré tout cela elle reste forte et qu'elle continue à vivre au mieux. Même s'il y a parfois des ratés, du vague à l'âme, qu'elle a l'impression qu'elle ne pourra plus jamais être heureuse, je sais qu'elle se trompe même si elle ne s'en rend pas compte. Mika est forte, elle est comme ça, elle ne se laisse pas abattre et elle continue à avancer, encore et encore, même si les autres sont contre elles, même si les autres se moquent d'elle. Elle a son petit caractère mais aussi beaucoup de gentillesse et de douceur, un peu contradictoire mais totalement adorable. Quoiqu'un peu aliénant parfois !
Elle est aussi intelligente, oh ça oui. Belle, forte et brillante. Elle a tout pour plaire. Elle apprend vite et bien, elle est curieuse et vive. Et pour conclure elle a un sens de l'adaptation assez développé. Elle sait quoi faire quand il faut, comme si son cerveau allait plus vite que le notre. Parfois, quand elle vous regarde, vous vous sentez bête, même si elle ne veut pas vous faire ressentir cela.

Mais elle est aussi un peu fouineuse, un peu arrogante parfois. Pas tout le temps, il n'est pas question d'elle comme d'une fille capricieuse, mais il est parfois bon de se rappeler et de rappeler aux autres ses qualités, non ?
Elle a beaucoup de mal à faire confiance aux autres, encore plus quand il s'agit de garçons. Mais c'est aussi de ma faute, parce que je l'ai un peu surprotégée, je l'avoue. Mais on ne peut pas m'en vouloir d'avoir voulu protéger un joyaux pareil, non ?
Mika est aussi assez impatiente, elle aime bien que les choses aillent vite même si ce n'est pas toujours possible. Il y a des choses qu'on ne peut pas faire aller plus vite, malheureusement.
Elle ne se confie pas, ou presque. Elle ne parle jamais d'elle et trouvera toujours un moyen de noyer de poisson, de changer de sujet. Vous aurez vraiment du mal à l'entendre dire quelque chose sur elle. Mais du coup, il y a un souci : elle garde tout en elle et puis un jour, elle explose, elle craque et elle faire des bêtises.

Elle adore pleins de choses : apprendre, lire, dessiner et surtout elle adore se balader et voir les belles choses de l'extérieur. Aussi étonnant que cela puisse paraître, elle aime bien le sport, particulièrement le handball. Elle aime aussi les animaux et les enfants. Au niveau de la nourriture elle aime tout mais elle adore particulièrement les mochis et les sushis ! Ses fleurs préférées sont les coquelicots !
Elle déteste les gens qui sont mous, ceux qui se plaignent et qui râlent. Elle déteste quand il pleut et quand il fait froid et elle déteste aussi qu'on se moque de son œil qui louche parce qu'elle trouve ça nul. Elle déteste aussi pleins d'autres choses. Les odeurs trop fortes la rendent malade : nausées et migraines et elle se sent très vite à l'étroit : elle est claustrophobe.

Je n'ai pas su rester à ses côtés. J'ai raté tellement de choses, cela me rend triste. Un peu. Même si aujourd'hui je suis en paix, je ne peux m'empêcher de penser que j'aurais pu lui rendre la tâche plus facile.

Mika est née à Tokyo. Ses deux parents étaient très fier d'elle. Mais ils ont eu la surprise de voir un second bébé arriver. Moi, le jumeau, développé dans l'ombre de Mika. Protégé et un peu spoilé à la fois. Ma sœur avait dès le début de nos vies pris le dessus avec sa force et son opiniâtreté.

En fait, nos parents n'avaient pas réellement fait de suivi échographique : ils voulaient avoir la surprise. Et bien c'était chose réussie. Au moins les deux étaient satisfaits : mon père qui voulait une fille et ma mère un garçon. Nous étions donc tous deux bienvenus. Très vite, il s'est trouvé que Mika était plus ouverte, plus débrouillarde que moi. Plus indépendante aussi, elle se détacha très vite de la façon d'être un peu trop couveuse de ma mère pour se tourner vers nos grands-parents qui étaient très présents pour nous.

Elle fit aussi l'école buissonnière plus tôt : elle s'était fait des tas d'amis parmi les fillettes de notre âge, elle allait chez elles ou les invitait à la maison et ensemble elles passaient des heures à jouer : à la poupée, à la dînette mais aussi aux aventurières. Totalement insouciante, elle profitait de chaque minute pour s'amuser avec les autres. Bien sur le soir, elle me racontait tout pour être sur que je ne me sentait pas à l'écart. Nous étions très proches.

Dès notre entrée à l'école, les différences ont continué à se marquer. Plus chaleureuse, plus impliquée et surtout très intelligente, elle était très bien vu par les professeurs et les autres élèves. Dès nos premières années d'ailleurs. J'étais fier mais parfois un peu agacé : c'était toujours tout pour elle, toujours Mika par ci, Mika par là. Elle allait les cours du soir et participait à différents clubs. Chaque année à elle s'intéressait à une nouvelle activité en délaissant celle qui l'année précédente l'avait le moins intéressée. Elle a touché à beaucoup de chose : origami, culture, littérature, échecs, calligraphie, dessin et même du sport. Et lorsqu'elle arrêtait un club, elle continuait un peu à en faire avec nos grands-parents. L'origami par exemple ne lui a pas plu à l'école mais avec notre grand-mère cela leur permettait de rire pendant des heures toutes les deux.

Alors nos parents la laissaient faire. J'appréciais de la voir comme ça. Je m'étais fait quelques amis. J'avais tenté quelques clubs et pour me faire bien voir je continuais mais sans réelle accroche. Alors elle essaya de me faire entrer dans ses cercles, de me faire rencontrer ses amis. Ça a bien marché au début, surtout de la part des garçons qui voulaient se faire bien voir d'elle, mais lorsqu'ils se rendaient compte qu'elle ne se souciait pas guère plus d'eux, ils se détournaient de moi. Oh bien sur, je n'étais pas maltraité j'avais trop de caractère pour me laisser faire. J'étais juste taciturne, un peu en retrait comme si je n'étais pas à ma place. A mes yeux le plus important c'était elle et son sourire. Et nos longues discussions le soir avant de nous endormir.

Notre père était beaucoup absent, un peu trop pour se rendre compte de la relation fusionnelle mais non incestueuse que nous entretenions. Nous étions comme chien et chat, des faux jumeaux aux allures de vrais jumeaux tant nous étions proches. Notre mère, elle, n'y voyait pas d'inconvénient vu que chacun de nous étions irréprochable. Moi un peu moins que Mika mais bon. Nous avions tout ce dont nous pouvions rêver : ni trop riche ni pas assez, avec suffisamment d'affaires pour ne pas être malheureux. La seule chose qui nous manquait réellement était peut-être un animal. Chose que nos parents s'étaient toujours obstinés à nous refuser.

J'ai commencé à déraper peu de temps avant le début de la guerre. J'avais rencontré des garçons un peu plus vieux qui n'étaient pas forcément aussi irréprochables que les gens ne le pensaient. Je me suis lié à eux, mais j'ai toujours tenu ma sœur loin d'eux. Ils savaient qu'elle existait parce qu'ils nous avaient vu plusieurs fois ensemble mais j'avais toujours réussi à la tenir à l'écart sans qu'elle ne s'en rende compte. Les changements en moi ont été insidieux. Et ils n'ont fait qu'amplifier avec la guerre. J'ai perdu petit à petit les notions que l'on m'avait enseignées. La seule chose positive qui restait dans ma vie c'était elle : Mika. Qui était à moi sans vraiment l'être. Jamais rien de plus que ma sœur. Et je savais pertinemment que cette période ne durerait pas. Elle devenait de plus en plus jolie, de plus en plus femme et ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'elle ne se trouve un petit ami qui nous éloignerait immanquablement. Nous avons connu la guerre sans être sur le front et nous avons vu les changements de nos pays. Et lorsque la CAP a été fondée, notre père a été muté à la nouvelle capitale. Nous avons quitté nos amis et notre environnement sans avoir vraiment le choix.

Nous nous sommes retrouvé dans un monde différent, un univers qui aurait pu passer pour parallèle alors que non. Et nos vies ont repris, comme avant. Mika n'a pas traîné à se refaire des amis, des bonnes notes – les meilleures de notre classe – à recommencer à fréquenter les clubs et les cours du soir. Elle avait de grandes ambitions pour l'avenir et n'avait pas semblé être touchée par les horreurs de la guerre. Toujours aussi légère et joyeuse, toujours à vouloir profiter de la vie mais aussi à faire de grandes choses, elle n'était pas abattue et continuait à avancer. Comme moi, mais en plus mieux.

Petit à petit j'ai arrêté de rêver. Est-ce les changements qui s'étaient opérés en moi, le mode de vie trop intense des japonais, la ville sans l'ombre d'une feuille d'arbre ou même le déménagement au sain de la nouvelle capitale, je ne sais pas. Je pense que tout cela a contribué à l’extinction définitive de mes rêves. Mika elle rêvait toujours alors elle me racontait, elle partageait avec moi. Lorsque j'ai découvert les machines à rêves, je ne m'en suis pas approché. J'ai suivi de loin et très vite j'ai découvert le marché noir se construire en parallèle. Et c'est dans ce système plus libre, plus marginal que j'ai trouvé ma voie. Ma vie a véritablement commencé à ce moment là, même si personne ne le savait, pas même Mika. Je veillais sur elle, la tenant à l'écart de cet univers là. Mais cela m'a rattrapé et l'un des gars avec qui j'avais eu un accrochage un soir a fini par me pousser à la faute et je suis mort d'un stupide accident.

C'était il y a 8 mois. Je suis mort sur le coup, sans souffrir. Et Mika n'a pas eu le temps de me voir dépérir à l’hôpital. Je n'ai pas pu la remercier ou lui dire à quel point je l'aimais et l'aime encore aujourd'hui mais je continue à veiller sur elle. Sauf qu'elle est tombée sur ma boite. La boite dans laquelle je gardais mon carnet de compte qui l'a mené à la boite dans laquelle je gardais mes pilules. Dans un sens ce n'est pas plus mal parce qu'il m'en restait pas mal et qu'elle aurait fini par avoir des ennuis. Elle a vite compris le pourquoi du comment et même si elle ne comprend pas vraiment ce qui m'a poussé dans cette voie, elle s'est vite rendue compte de ce qui m'avait plus en découvrant cet univers. Elle a vendu les pilules plus vite qu'on aurait pu le penser réussissant à séduire les gens comme personne avec sa bouille de gamine trop mignonne. Elle avait toujours su comment mettre les gens en confiance : très populaire, très douce le contact humain était quelque chose qui n'ayant aucun secret pour elle.

En ramenant l'argent à la personne à laquelle elle devait le remettre, elle a accepté l'autre paquet. Puis un autre et encore un autre. Et encore... Et même si elle continue à aller au lycée et à avoir les meilleures notes de sa classe, la pente sur laquelle elle s'est engagée semble doucement l'amener dans ce monde nocturne qui a fini par me coûter la vie...

C'est d'ailleurs en reprenant mon activité qu'elle a rencontré un petit ange. Minuscule, au coin d'une poubelle. Elle a reçu une adresse sur mon téléphone, dont l'abonnement n'était pas encore résilié et en s'y rendant, pensant récupérer un sac de pilule, elle a juste trouvé un chat. Un petit chat gris clair, aux yeux aussi étranges que les siens et elle n'a pas mis longtemps pour craquer. Elle l'a rapporté et finalement mes parents ont cédé en pensant que cela lui ferait du bien. Ils ont eu raison. Le chat partage sa vie depuis à peine un mois mais Mika en est déjà dingue ! Elle l'a appelé Takara (宝) en référence à la chose précieuse qu'elle savait que l'animal deviendrait pour elle ! 

Moi c'est Frost ! Mordue de rp, j'en fais depuis longtemps et je continuerais encore longtemps je pense. Longue vie au rp o/
Sinon, je suis encore étudiante, mais je me soigne, promis. J'espère pouvoir très vite les finir pour faire des trucs plus cools et plus concrets. Mais en attendant, deux fois par an c'est partiels party donc révisions party. En général j'arrive quand même à poster parce que ça me fait une pause et que ça me détend, mais bon.
Je pense que je vais me plaire ici, d'autant que je suis tombée amoureuse de votre contexte ! Il est juste super.